Goubert Pierre, L’Ancien Régime ; t.I : La Société, Paris, A. Colin, 1969, 232 p. ; rééd. Même s’il est difficile d’en donner le nombre exact ou même approximatif, on peut facilement penser qu’ils sont nombreux et que le phénomène est probablement plus important qu’en France. Cet article regroupe plusieurs aspects des mœurs et de la vie quotidienne au Moyen Âge. Dans le Vivarais du xviie siècle, Alain Molinier signale l’existence de laboureurs pauvres37. Elle est située au centre du royaume, à mi-chemin entre les pays de petite et moyenne exploitation, entre l’Andalousie et l’Estrémadure, là où règne, avec des nuances toutefois, le grand, voire l’immense domaine. 68La notion de dépendance de la paysannerie a été élaborée par et à partir de la thèse de Pierre Goubert sur le Beauvaisis34. Le présent ouvrage rassemble une grande partie des articles et communications que Brigitte Maillard a écrits tout au long de sa carrière d'enseignante et de chercheur. ), Questions d’histoire. Ces statuts ont été faits pour que les concessions soient limitées dans le temps et puissent être renégociées de temps en temps. On ne sera donc pas dupe des biais introduits par la construction de catégories, surtout au niveau du pays entier, mais on s’efforcera cependant d’établir des typologies permettant la comparaison avec les paysanneries espagnoles et anglaises. Les couches supérieures de la paysannerie : laboureurs, gros fermiers, receveurs de seigneuries) et d’autre part ce qu’il avait appelé « l’évasion des revenus ruraux » – taille, dîme, droits seigneuriaux, loyer du propriétaire –, entendons par-là le fait qu’une part importante des revenus de la terre quittait la campagne et les producteurs pour gonfler la fortune de catégories plus urbaines que rurales et qui, de toutes façons, n’avaient pas pris part au travail de la terre. pouvoir. On constate, en effet, une diversification de la production : la vigne connaît un regain d’intérêt certain, marqué par de nouvelles plantations, l’élevage des moutons qui était difficile sur ces terres entièrement vouées au grain connaît une croissance marquée, et les ordonnances municipales qui limitaient le nombre d’animaux que chacun pouvait posséder tombent en désuétude. Mais, ce groupe est loin d’être homogène, ce qui apparaît évident avec une telle masse de population. Vivre à Paris au XVIIe siècle implique un bon sens de l’orientation car seules quelques rues affichent leur nom gravé dans la pierre. Le paysan indépendant est celui qui, quelle que soit la conjoncture, est sûr de tirer des terres qu’il loue ou possède la subsistance de sa famille, de régler ses impositions et souvent de réaliser des ventes fructueuses. On a déjà signalé le rôle de la conjoncture (ils se multiplient en période de difficultés) mais les caractères régionaux de l’agriculture expliquent aussi leur plus ou moins grand nombre. Commande ton devoir, sur mesure ! C - 13013 Marseille FranceVous pouvez également nous indiquer à l'aide du formulaire suivant les coordonnées de votre institution ou de votre bibliothèque afin que nous les contactions pour leur suggérer l’achat de ce livre. Ne généralisons pas toutefois hâtivement, puisque dans les montagnes du León, une zone où les structures sociales sont moins inégalitaires et les pâturages plus abondants, seul un habitant sur cinq n’a pas de bovins et un sur quatre pas de moutons13. La modernisation de l’agriculture anglaise liée à l’accroissement de la demande urbaine est déjà très avancée au xviie siècle (multiplication des marchés, des foires et des échanges, orientation de l’agriculture vers la vente pour satisfaire les besoins en grains et en laine, apparition d’agriculture régionale intensive dans le Kent par exemple). Tous les auteurs qui ont étudié la conjoncture du xviie siècle ont évoqué ce gonflement de la masse des pauvres et des errants lors des années de mauvaises récoltes36. Révoltes urbaines, révoltes rurales, Chapitre VII. 28Or, cette évolution favorable ne se produisit pas : la production de céréales, surtout celle de blé, baissa plus rapidement que la population. 20 Ponsot Pierre, « Grand domaine et petite exploitation en Andalousie occidentale : une étude de rentabilité comparative », Congreso de Historia Rural…, op. Les tentatives faites pour utiliser des critères plus objectifs font surgir d’autres problèmes : comment déterminer le critère en question et selon quels seuils faire les découpages ? 40Les tenures non libres (unfree tenures) ou tenures coutumières ou tenures en villainage (villein tenures ou base tenures) sont régies par les coutumes des diverses seigneuries : le vilain tient sa terre at the will of the lord and according to the custom of manor. ), Señorío y feudalismo…, op. Un guide bibliographique critique. Dans les vallées de l’Esla et de l’Órbigo, dans le León, 2,5 ha suffisaient8. Sauf dans certaines régions dont l’agriculture est déjà bien développée au xviie siècle, la charrue est un outil plutôt léger, qui se rapproche largement de l’araire, qui incorpore plus de bois que de métal, et qui n’est pas d’un coût prohibitif. Les premiers balbutiements du roman comique 65Dans ce chapitre, nous nous attacherons moins à décrire ce qui fit l’unité de la société rurale qu’à mettre en lumière ses hiérarchies internes et ses évolutions au cours du siècle. 15 Brumont Francis, Paysans de Vieille-Castille…, op. La nature des services n’est pas fixée mais, depuis le xve siècle, elle prend la forme de paiements en argent et non de corvées en travail. Le phénomène de polarisation se poursuit tout au long des xviie et xviiie siècles ; on a pu ainsi parler de « l’aristocratie des mas », des paysans qui, comme leurs homologues basques, s’intitulent « paysan, seigneur et propriétaire du mas de… ». Les chefs de feux situés dans la catégorie intermédiaire – dans le Beauvaisis, ce sont les fameux « haricotiers » – ne sont pas assurés de pourvoir toujours maintenir leur position : ils risquent de ne pas réussir à nourrir leur famille, à payer leurs taxes, et donc, à garder leur statut de résidants. Malgré tout, les superficies ensemencées peuvent dépasser la centaine d’hectares (305 pour la plus vaste) ; ils doivent donc recourir à ces journaliers pourvus d’un attelage que nous avons signalés plus haut, exemple banal de complémentarité entre la grande et la petite exploitation. Un nouvel état d’esprit s’impose qui n’hésite pas à critiquer le pouvoir poli… Consulte tous nos documents en illimité ! Ajoutons qu’ils pratiquent une forte endogamie sociale et locale, quand le village n’est pas trop peu peuplé, nouant souvent des alliances avec les mêmes familles18. Plus souvent, ces laboureurs moyens ont une exploitation plus équilibrée, combinant élevage, culture céréalière et viticole et quelques activités annexes, comme le commerce des denrées agricoles, le prêt d’argent ou de denrées, le transport. Inversement il existe dans cette société un nombre considérable de ruraux que les crises du xviie siècle ont plongé dans une profonde pauvreté, vignerons, ouvriers agricoles, petits artisans. Vivre en ville au XIXe La ville est, par opposition à la campagne, un lieu de concentration d’hommes. Celui de labrador (laboureur), par exemple, peut désigner aussi bien un paysan aisé qu’un ouvrier agricole ; il est d’ailleurs absent des sources de l’époque. Elles tiennent à trois raisons : les modifications du statut de la terre (ce qui a déjà été évoqué), le phénomène des enclosures et le développement du marché. 8Ces quelques remarques faites il est temps de passer à l’étude de la société rurale, en présentant l’exemple de la Manche et en y ajoutant des données provenant d’autres régions. Ils louaient quelques petites parcelles de terre, en fermage ou à moitié, et élevaient quelques animaux. Ils ont donné lieu à une étude importante, centrée sur leur recul au xviiie siècle30, mais qui peut être utilisée pour les présenter au siècle précédent. 23Mais ce ne sont pas là les seuls revenus dont disposent nos « principaux » : location de terres et maisons, rentes constituées, bons du trésor (juros), prêt à intérêt, affermage de revenus divers, municipaux, seigneuriaux ou royaux, de dîmes, administration de seigneuries, de commande-ries des ordres militaires, de biens en tutelle ou curatelle, etc. Pour le reste, il prend différentes formes. Cette forte baisse du revenu tiré de l’affermage a plusieurs conséquences : la location de petits lots de terre par les journaliers et les petits paysans, l’abandon des terres les moins bonnes ou les plus mal placées, le développement de l’élevage et donc, l’exploitation avec des domestiques. Ces tentatives indisposèrent la noblesse et la gentry et elles furent abolies pendant la guerre civile. 19En Espagne, cette couche de la paysannerie aisée est généralement constituée de propriétaires, une cinquantaine d’hectares dans la Manche, vingt à trente en Vieille-Castille, une dizaine dans le León, cinq à six en Galice. Pour cette partie, un autre ouvrage de référence s’impose : Jean SERROY, Roman et réalité, les histoires comiques au XVII ème siècle, Librairie Minard, Paris, 1981, 778 p. Nous résumons ici l’essentiel de cet ouvrage. La población, la economía, la sociedad, Madrid, Espasa-Calpe, 1989, p. 161-235. Description : Résumé : À travers les archives et les paysage, c'est en suivant Arthur Young dans son voyage que l'émission fait découvrir aux élèves ce qu'étaient la France rurale à la veille de la Révolution, la diversité des paysages ruraux et des conditions de la vie paysanne. Les cottagers auraient constitué le quart des travailleurs agricoles au début du xviie siècle. ), La Terre et les Hommes…, op. Le concile de Trente a aussi prescrit l'enregistrement des baptêmes sur des registres. FECIT. Parmi ces salariés, certains étaient spécialisés dans l’élevage ; ils s’occupaient tout spécialement des mules et des juments et, bien évidemment, des moutons. Ces informations personnelles peuvent être utilisées pour vous présenter du contenu personnalisé ; pour vous présenter des publicités personnalisées ; pour mesurer la performance publicitaire et du contenu ; en apprendre plus sur votre utilisation du site ; ou pour vous permettre d'interagir avec les réseaux sociaux. En France le statut des mouvances est immuable jusqu’à la suppression des droits féodaux en 1790-1793, en Angleterre on assiste à une disparition progressive de cette distinction et à une évolution vers une définition plus simple de la propriété. Ce statut correspond souvent à une période transitoire dans la vie d’un individu, avant le mariage et l’établissement sur une exploitation. Si nous nous intéressons maintenant à l’élevage, une inégalité encore plus forte semble régner, comme le montre à nouveau l’exemple de Daimiel : il y avait, en 1582, 1 812 feux dont 1 316 étaient propriétaires de terres, or, 111 seulement élevaient des moutons, une activité réservée donc aux plus aisés. cit., p. 253-563. Sur les pièces d'Ancien Régime, il n'y a pas de valeur écrite. Il faudrait ajouter aux céréales les vignes et les oliviers, plus de 10 ha pour la moitié d’entre eux, et l’élevage. cit., p. 154-158 et 418-435 ; Brumont Francis, « Société rurale et production agricole (xvie-xviie s.) », Sarasa Sánchez Esteban et Serrano Martín Eliseo (dir. Il cite à l’appui de cette affirmation le tableau que présente Gregory King en 1688 de la société anglaise. 77Il faut distinguer les domestiques de la main-d’œuvre salariée. À la fin du xviie siècle, le terme de yeoman change de sens et disparaît ; c’est l’ère du farmer qui peut être propriétaire en même temps qu’il loue des champs d’un grand (ou petit) propriétaire. Une question très actuelle La question des motifs du choix de vivre à la campagne, qui sont généralement guidés par des convictions personnelles, est sujet d’une attention particulière chez ceux et celles qui étudient le phénomène de la … 9Signalons encore que la source utilisée introduit un certain biais, puisque les pauvres y sont sous-représentés, n’ayant pas grand-chose à partager, ils n’ont pas besoin d’aller chez le notaire, sauf si la loi l’établit ainsi, notamment quand les héritiers sont mineurs. Les plus expérimentés et habiles avaient le titre et la fonction de mayoral, chef de culture en quelque sorte, puis venait l’ouvrier, appelé garçon (mozo) et, enfin, le plus jeune, appelé zagal. Pour en savoir plus, consultez notre Politique de confidentialité.